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Rencontre avec l'Echevin Gilles Foret
Jeudi 27 janvier 2022

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Le jeudi 27 janvier, nous recevons un homme très occupé puisqu’en charge de la Transition écologique, de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique !

Comme on s’en douterait à la seule lecture de l’intitulé des secteurs dont s’occupe Gilles Foret,  c’est toute une semaine de rencontre et non une soirée qu’il aurait fallu organiser !
Ceci dit, ce fut un temps citoyen, instructif et interactif.

Il y eut en effet de très nombreuses interpellations  auxquelles Gilles Foret a répondu avec , m’a-t-il semblé, énormément de sérieux, d’attention et de bonne volonté. Ce n’est sans doute pas suffisant pour nettoyer les rues, végétaliser nos perspectives, mettre au pas les citoyens inconscients, inconstants ou insultants, mais c’est déjà beaucoup pour nous. Avoir le sentiment d’être écouté encourage la participation.

Monsieur Foret croule donc sous les dossiers épineux et deux de ses domaines d’action, la propreté et la mobilité, ont occupé la plus grande partie de la réunion. L’environnement a bénéficié également d’indications intéressantes mais la transition numérique, qui pourtant vu l’âge moyen des membres actifs du Comité, aurait certainement pu aussi constituer un sujet crucial, a dû être mise de côté faute de temps.

Je retiendrai essentiellement les axes de travail prioritaires sur lesquels il est plusieurs fois revenu.

1. Propreté

Peut-être le plus épineux et le plus ancien des dossiers ! Un mot d’ordre : sans négliger la prévention, il y a une volonté d’accentuer la répression

- Des actions spectaculaires ont déjà été mises en place et d’autres vont se dérouler dans différents quartiers : Police, gyrophares, camions poubelles et … l’Echevin !
Il s’agit de zoomer sur un coin de Liège en y récoltant les déchets, analysant les dépôts pirates, rédigeant des PV, dialoguant avec les habitants que le dispositif attire, en détaillant aussi les règles en matière de tris et de ramassages puis en expliquant leur sens car l’ignorance joue autant que le je m’en fichisme.  Liège connaît pas mal de roulements dans sa population car c’est une ville de kotteurs, de navetteurs, d’étrangers en transit, habitants qui ne sont pas toujours très au courant des normes locales et des possibilités offertes gratuitement (ou comprises dans la taxe). Ainsi la Ressourcerie est peu connue et le calendrier pourtant précis (trop ?) d’Intrabel peu utilisé.

- Des caméras intelligentes vont être installées dans les endroits sensibles : elles permettront une identification automatique en relevant la plaque des véhicules impliqués mais ne se mettront en route que lorsque des incivilités sont commises et seulement ces délits-là.

- Multiplier et diversifier les moyens de communication avec la population: police de l’environnement mais aussi gardiens de la paix, commissariats, employés communaux, collecteurs, 2 agents constatateurs nouvellement engagés et formés (focalisés sur les 200 points noirs relevés !)

Parmi l’arsenal répressif et peut-être plus efficace que l’amende qui pèse plus sur les personnes précarisées que sur les citoyens aisés, je suggère les TIG. Ils ont été suspendus durant la crise sanitaire et on pourrait effectivement les réinstaurer, répond l'Echevin; le principal obstacle est la surveillance qu’ils supposent lors de leur réalisation.

Un point particulier concerne les abords des immeubles. La disparition quasi généralisée des concierges a partagé la responsabilité de leur entretien entre les habitants et la personne qui nettoie les communs. Rappeler aux syndics leurs obligations, comme faire respecter les jours de collecte, faire ramasser ce qui traine après les passages etc , serait utile !

Mais on a tous remarqué, hélas, que l’efficacité des services a un effet pervers : « pourquoi changer mon comportement puisque quand je dépose, on ramasse », raisonnement qui occasionne une sorte de course contre la montre particulièrement déprimante, car sitôt enlevés, d’autres dépôts se constituent. (cfr au parc des Oblats par exemple).

Bref la bataille pour une ville moins sale n’est pas encore gagnée et, comme je le rappelle souvent, les responsables sont autant sinon plus que les Communes, nous les citoyens !

2. La mobilité

Un objectif : donner plus de place aux usagers faibles, en commençant par les piétons.

Le tram a évidemment compliqué une donne déjà pesante. Chaque jour, Liège reçoit des milliers de travailleurs, d’étudiants, de chalands qui n’ont manifestement pas encore choisi un mode de déplacement « doux » .
Si le tram complique, il retarde également l’application d’un plan structuré qui existe mais qui ne sera actif que lorsque le tram démarrera, càd en 2024.

Privilégier les piétons ou vélos, cela signifie forcément décourager les autos.  

On pense ainsi
- au changement des zones de stationnement : la zone payante sera agrandie et les zones rotatives seront multipliées de même que les places shop and drive (il faudra trouver une solution pour les terrasses-Covid qui les ont souvent occupées).
- à une aide aux écoles pour mettre en place des campagnes de sensibilisation-dissuasion envers lesd enseignants et les parents (les étudiants aussi pour les Ecoles Supérieures) accompagnées d’alternatives valables.
- à des mesures visant le public spécifique que sont les professionnels qui ont besoin d’un véhicule et d’un stationnement, comme le personnel soignant.
Il existe déjà une vignette annuelle de 600€ qui permet de se garer dans toutes les zones payantes. On pourrait imaginer un système moins cher pour les soignants.

Pour tous ceux qui croient ne pouvoir se passer de leur véhicule, il y aura de toutes façons une réflexion approfondie à faire car, avec la mise en route du tram, plusieurs voiries seront inutilisables, inaccessibles aux voitures et/ou mises en piétonnier.

Il faudra dès lors absolument une conversion à d’autres moyens de transports. Aujourd’hui, 15% du trafic en surface du Centre sont constitués de voitures cherchant à se garer ! Il faudrait le réduire aux seuls trajets en direction d’un parking sous-terrain.

En attendant, nous constatons dans le quartier une explosion des stationnements interdits !

Solutions possibles : une mutualisation des emplacements (nuit/jour- WE/semaine) et le développement de l’usage de ceux de la Médiacité, en dehors des clients. Le directeur du Centre commercial présent à notre rencontre signale qu’on est en train de multiplier les formules : usage d’un 1/4 d’h, abonnements variables pour les riverains, les écoles, tickets groupés pour visiteurs des musées...
A propos des musées, nous déplorons que le parc de la Boverie ne soit plus du tout une paisible zone sans voiture mais au contraire un grand parking pour lequel la Villa consulaire, le club des pensionnés ou le restaurant de l’UN notamment servent d’alibis !

Généraliser la navette Médiacité-Boverie qui a existé lors des WE Retrouvailles et en diffuser l’existence serait une des solutions en cohérence avec des formules plus souples d’usages (cfr supra).

J'attire l'attention sur les difficultés des PMR pour lesquels certains aménagements de la voirie qui répondent certes à des problèmes mais en créent d'autres pour les chaises roulantes, les déambulateurs ou les parents à poussettes.
Ainsi la réfection des rigoles autour de la Médiacité a confronté les chaisards qui descendent des trottoirs à une rigole qui a exactement la largeur des roues. Ajoutez-y un relèvement du tarmac et on se retrouve coïncé ! La hauteur des trottoirs ou les pentes soi-disant adhoc très mal calculées compliquent également beaucoup la vie des PMR. Je défie de réaliser simplement le parcours suivant sans bloquer au milieu de la circulation: pont de Longdoz- quai Orban - pont de Huy - quai de la Boverie. Les 4 montées/descentes des ponts sont quasi infranchissables !
On peut combiner ce constat avec l'encombrement des voitures garées sur les trottoirs (entre la sortie du parking rue d'Harscamp et l'entrée du link notamment) et la très forte pente des nouveaux trottoirs qui facilite peut-être l'évacuation d'eau vers les fameuses rigoles mais rend physiquement épuisant le maintien d'une chaise roulante en équilibre !
Bref copie à revoir pour ces aménagements pourtant récents et verbalisation plus fréquente des autos mal garées !

Sommes-nous en zone 30 ou pas ? La question est posée car si les signaux adhoc ont été peints au sol de toutes les entrées dans le quartier, les panneaux de signalisation qui doivent les accompagner pour que la législation soit applicable, sont toujours absents. Pourquoi ? Gestion compliquée des compétences communales et régionales sur les voiries ... En attendant, l'automobiliste lambda s'interroge !

3. Environnement

Un des objectifs de Gilles Foret pour que Liège s’inscrive dans la lutte contre le réchauffement est sa végétalisation accrue grâce au plan Canopée : en résumé, il consiste à planter plusieurs milliers d’arbres un peu partout dans la ville, surtout dans les zones où les espaces verts font défaut, ce qui est le cas au Longdoz. Diverses possibilités ont été recensées comme la densification des plantations déjà existantes, l’utilisation des places publiques, les espaces herbacés (pelouses), les emplacements situés avant et après les passages pour piétons puisque le stationnement y est (en principe) interdit.
Il faudra aussi convaincre les privés, comme les écoles, les grandes surfaces, l'Evêché de "débétonner".
Plus d’infos ici https://www.liege.be/fr/vivre-a-liege/environnement/plan-canopee

On aborde alors la création de l’espace vert sur le terrain Palmolive qui a été un peu mis en sourdine à cause de la pandémie mais dont le projet se remet sur roues, mais aussi, par l’intervention d'Olivier Dheur, notre président, on remet sur le tapis le terrain dit « assiette du chemin de fer » qui sert actuellement de halte longue-durée aux bus 4. Il devrait pouvoir trouver une autre destination avec l’arrivée du tram puisque celui-ci supprimera la boucle urbaine de la ligne 4. Aucun projet ne semble envisagé actuellement par la Ville (mais qui est vraiment propriétaire du terrain, est-ce la Ville ? ).
Monsieur Foret ne veut évidemment pas répondre à la place de l'Echevin des travaux publics, Monsieur Léonard mais végétaliser serait certainement envisageable. Nous, le quartier, souhaiterions y créer une plaine de jeu et/ou une autre activité de loisirs arborés et fleuris, idée qu'on caresse depuis de longues années car ce qui existe actuellement ne rencontre pas, et de loin, les besoins locaux.

Le couperet des 22h étant tombé, nous disons grand merci à Gilles Foret, ces échanges furent particulièrement détendus, ouverts et utiles.