mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz

Il peut sembler un peu réducteur pour un Musée de faire une expo sur un seul quartier de Liège. Qui plus est, pas le plus glamour de la Cité ardente !  D'ailleurs s’il n’y avait la Médiacité, personne ne s’en soucierait au-delà de ses limites...

Pourtant, alors que le bicentenaire de l’arrivée de William Cockerill à Liège peaufine ses manifestations futures, l’équipe scientifique du MMIL, elle, s’en est soucié et y propose, jusqu’en octobre, le résultat de ses recherches.

Si je vous dis Phoenix Works, Cuivre et Zinc, Pneus Englebert, Pieux Franki, cigares Taf et Jubilé ou Colgate Palmolive,  savez-vous que ces industries sont nées, se sont installées ou se sont développées, dans nos murs, entre les multiples bras de l’Ourthe et de la Meuse ? Certaines y prennent racine dès avant l’indépendance puisque cette eau qui court partout permet d'installer des moulins et d'utiliser leur force motrice pour travailler les métaux et fabriquer de la belle mécanique.  On est donc bien loin de la seule Espérance-Longdoz qui ferma ses portes dans les années 70 du siècle dernier.

Au tournant du 19e/20es, le Longdoz est en effet un exemple parfait du dynamisme qui soulève la Wallonie, de sa success story et du renom qu'elle acquiert sur tous les continents.

Bien sûr quelques décennies plus tard, le déclin du quartier va arriver mais il est autant dû à un trop grand succès qui impose de quitter ses rues trop étroites, qu’à de graves évènements politiques, comme les deux guerres, qui paralysent le libre fonctionnement de ses entreprises, qu’aussi, reconnaissons-le, au fait que l’élan qui avait boosté nos terres industrieuses était entré dans un M.U.R. * politique, humain et économique... 

Plans chronologiques des bras d'eau, des ponts et des constructions, objets, vidéos, illustrations, zooms sur certains personnages emblématiques, rendent vivante cette formidable histoire d’un quartier qui partit un jour à la conquête du monde !

Le célèbre Bébé Cadum produit par Colgate Palmolive, chez nous notamment, et dont le slogan fit fureur dans toutes les familles

Une vitrine retrace brièvement les carrières de Gustave Oblin et de son neveu Ernest Driessens (mon grand-père maternel) ; deux "simples" hommes d'affaires, installés au coeur du quartier - Rues Natalis, Dothée, Harscamp - qui furent des intermédiaires commerciaux pour les métaux, les machines et les produits dérivés (courroies d'entrainement, graisse pour rouages, pistons etc..) avec de grands producteurs comme Perry&Son à Bilston (GB) . Les commandes et les tournées de prospection s'étendent en France, Espagne, Portugal, Luxembourg, Allemagne, et même Russie... Des objets simples mais parlants, comme les passeports qui autorisent le porteur à sillonner les chemins d'Europe "avec hardes et bagages", les carnets de chemin de fer, un billet "entrée libre" pour l'expo universelle de 1905 qui montrait au monde la pointe de la technique, des plans à grande échelle d'un cylindre pour pouvoir présenter cette fabrication à l'acheteur potentiel, des outils pour le dessin industriel de précision mais aussi les consignes de l'occupant sur la circulation des métaux durant la 1ère guerre, donnent une idée concrète de la manière dont se faisait le métier de délégué commercial à cette "belle époque".

* Mouvement Uniformément Ralenti