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" Allez-y, on verra après"
Le comité de concertation des riverains du mardi 22 mai

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Ce mardi, le premier "vrai comité de concertation" avait été convoqué par l'Echevin de l'Urbanisme, Michel Firket, et son assistante Valérie Burlet, pour débattre du suivi du chantier et des charges d'urbanisme imposée par la Ville au Promoteur après l'étude d'incidences.
Ce Comité vise à mettre en contact tous les partenaires de façon à éviter, je suppose, la langue du bois du genre " désolé, je ne peux vous répondre, c'est X ou Y qui est responsable de cet aspect".
Toutes les composantes n'étaient toutefois pas présentes. J'y étais non à titre d'habitante du quartier, membre de l'APL ou citoyenne (trop) critique mais, avec mon collègue Olivier de Marneffe, pour représenter les intérêts de l'Ecole Sociale. Celle-ci, avec le nez sur la future jonction/coupure de la rue d'Harscamp et son côté sur la rue Armand Stouls, est particulièrement exposée.
Composition théorique (3 représentants maximum)
Le bourgmestre
Le service des établissements dangereux, insalubres ou incommodes
La Police
Le département de l'Urbanisme
Le Département des Travaux
La SRWT
Le TEC
Le MET, direction des routes de Liège
La S.A. CPL (= le promoteur)
L'APL, Association pour la Promotion du Longdoz
L'Association de défense des riverains des quais de la Dérivation
Le Collège Saint Louis
L'ESAS
Un représentant des 4 grands partis politiques
Le principe de ce comité est donc utile, important, et normalement, efficace. La réalité est un peu moins positive. Car de très nombreuses questions restent en fait sans réponse. Des permis supplémentaires doivent être demandés lorsque les plans précis auront été réalisés et ceux-ci seront exécutés quand le reste sera fait. On sent bien que l'essentiel, c'est la partie commerciale à ouvrir le plus rapidement possible
Passons rapidement en vue divers points des charges d'urbanisme (liste complète ici)
Le point 1 (rue Armand Stouls) donne lieu à quelques échanges : parkings pour riverains ? verdures ? pistes cyclables ? Pas encore de réponse en fait. Certes on aura le souci des riverains mais (voir plus bas) l'essentiel est la fluidité du trafic et (voir plus haut) les plans précis sont pour plus tard.
La place Henriette Brenu, point 2, retient surtout l'attention pour la réinstallation des sculptures de Daniel Dutrieux (Socle-Boules-Poème) dans un endroit bien situé pour ne pas perdre cette oeuvre d'art. Quand on sera au temps des plans précis (voir plus haut!) , on mêlera harmonieusement minéral et verduration (sic), terrasses Horeca et endroits de repos libres d'accès.
Pour le point 3, le terminus du bus 4, nous ne recevons aucune estimation de la place nécessaire ou de la disposition possible sur le terrain. Détails plus tard, on cherche.
Un point essentiel pour l'APL figurait en n°4, à savoir l'aménagement de l'espace de jeux. Mais paradoxalement, sur ce point, on attendait de nous des demandes concrètes pour permettre à M.Bricteux, ingénieur-architecte de la Ville, de se lancer dans des esquisses à soumettre au promoteur. Or l'APL n'était pas prête et on a donc surtout émis des remarques générales, comme la difficulté à imaginer la coexistence de bus et d'enfants jouant à proximité des pots d'échappement, la nécessité de garder un contrôle social éventuellement exercé par les cameras et/ou chauffeurs des bus, de créer une jonction directe avec le reste du quartier et de prévoir des toilettes.
Il est vrai que nous ignorons totalement la somme que le promoteur est prêt à consacrer. Ce "détail" n'a jamais été évoqué publiquement par personne à aucune des étapes. Or il est évident qu'on ne peut pas exiger n'importe quelle installation de luxe, même si elle tient dans la superficie prévue. Un plan à grande échelle a été distribué pour que chacun visualise l'espace disponible qui, en fait, est assez réduit si l'on songe que des engins longs d'une douzaine de mètres minimum doivent pouvoir y effectuer un demi-tour. Le bâtiment qui s'y trouve sera détruit; il est encombrant, en mauvais état et n'offre pas de possibilités d'utilisations intéressantes.
Par ailleurs, notre souhait d'offrir quelque chose aux jeunes de 17 mois à 17 ans semble un peu utopique puisque là aussi, la cohabitation ne semble pas heureuse sur un espace si réduit. On n'est manifestement pas à l'Esplanade St Léonard. L'Echevin Firket pousse à privilégier les ados, les plus petits ayant à la Boverie de belles infrastructures. Or une jonction piétonne sans danger entre Longdoz et Boverie est clairement envisagée (même si on peut craindre que, avant que cela n'arrive, les bébés de 17 mois n'aient atteint 17 ans ...). Sur le sujet de la plaine de jeux, une autre page est consacrée à mes réflexions et idées persos.
Parmi les autres points abordés, on s'attardera sur les voiries, les carrefours et de manière plus générale, la circulation. Les craintes que j'ai exprimées à plusieurs reprises sont archi-confirmées par les nouvelles précisions apportées. Un exemple : le rond-point initialement prévu au carrefour Natalis/Poincaré a été abandonné. Motif ? Vu l'encombrement qui va se produire autour de la Médiacité, les bus doivent pouvoir rester prioritaires dans l'axe Gretry/Vennes et vice-versa.
Autre exemple: aux heures de pointes, on passera de 300 à 1300 véhicules à l'heure. Or 1000 véhicules à l'heure, c'est le débit d'une autoroute dans une circulation rapide et fluide. Comment imaginer de rajouter et évacuer cela dans un quartier déjà encombré ?
Cette impression de situation très critique se confirme encore lorsqu'à la question d'aménager l'échangeur et de mettre le pont de Huy à double sens (points 5 et 6); il est répondu qu'il faut privilégier la sortie du quartier des masses de voitures qui y seront (coïncées ? ) et donc la direction Médiacité/Pont Albert.
En y réfléchissant, je me dis que le problème risque de se poser dès les parkings: quand les voitures commenceront à quitter leur emplacement (càd moteur allumé) , combien arriveront à s'insérer dans la circulation ? Ceux qui attendront bloqueront évidemment ceux qui les suivent etc. J'ai le souvenir d'une expérience que je n'ai voulu risquer qu'une fois: 3/4h de blocage au milieu des vapeurs de diesel dans le 2e sous-sol du parking sous la place Cathédrale. Un flot de voitures venait de la place Saint Paul, empêchant l'insertion dans la rue Charles Magnette. J'ai dû quitter l'auto à pied avec les enfants sous peine d'asphyxie, laissant le malheureux conducteur se débrouiller... Je crains donc, soit que les gens ne reviennent plus - ça c'est un problème commercial, qui regarde l'exploitant - ou que les visiteurs décident de se garer n'importe où plutôt que risquer d'être bloqués. Et là, tout le quartier va souffrir.
Des changements de sens dans les rues avoisinantes pourraient être prévus, toujours pour fluidifier le trafic des visiteurs. Ainsi actuellement pour limiter la vitesse, les perpendiculaires ont la priorité de droite sur la rue Grétry. Mais on pourrait rendre à celle-ci la priorité, même si ce sont les habitants du quartier qui alors n'arriveront plus à sortir de chez eux...

Toujours dans la voirie, on reste en point d'interrogation pour l'aménagement de la seconde partie de la rue d'Harscamp (point 8), càd ce qui se trouve entre la coupure causée par la jonction entre le Longdoz 2 et la Médiacité et la rue Natalis. A la demande des habitants de la rue Latour qui sont, avec ceux de la rue Stouls, les grosses victimes du projet, cette partie devrait être transformée en terrain de promenade tranquille et zone 30 (point 7). Les précisions viendront plus tard.

Le point 9 reste enfoui, normal pour les égoûts ! Le 10 sollicite les suggestions pour la localisation des bulles en verre enterrées. La répons est à proximité immédiate de la galerie, rue Libotte près du nouvel immeuble Champollion par exemple, pour encourager les gens à déposer les vidanges. Il faudra y joindre un contrôle strict, si on en juge par les nouvelles installations de la place Delcour, qui sont déjà entourées de petits sacs plastiques pleins.

Dans les questions-réponses, on reparle de la demande de la Poste, pour maintenir une ouverture de la galerie vers ses bureaux sous peine de perte de clientèle. Cette remarque, reconnue fondée par l'étude d'incidence, ennuie très fort le promoteur, de ses aveux mêmes. On sait que le projet exige une restriction drastique des entrées/sorties, le but clairement affirmé étant d'empêcher les chalants potentiels de quitter prématurément le complexe. On s'oriente donc vers une proposition d'installer les bureaux de la Poste dans la galerie même. Ainsi les clients de la galerie ne la quitteront pas pour aller à la Poste mais au contraire, les clients de la Poste seront forcés d'entrer dans la galerie.. N'empêche que si celle-ci refuse, il faudra que le promoteur revoie sa copie.

Pour la maison générationnelle, elle ne concerne en rien le projet. Le promoteur rappelle qu'il est un acteur commercial, pas social. Pas question donc de laisser un morceau de la galerie ou des espaces de la Médiacité pour cette activité. A la Ville et au quartier à trouver une solution. Dont acte.

Et tout ça, c'est pour quand ?
Le planning, exposé par le représentant du promoteur, prévoit que les sous-sol seront terminés à l'automne et qu'on entamera à l'hiver les superstructures. L'ouverture est prévue pour le tout (Patinoire, Cinémas, galeries rénovées et RTBF bureaux) pour septembre 2009. Seuls les studios RTBF font partie d'une seconde fournée.
Pour satisfaire la légitime curiosité des passants et des habitants, le site de Wilhem&Co sera bientôt alimenté par les nombreuses Webcams qui filment déjà l'ensemble du chantier. Le petit journal pour informer les riverains est prévu .. incessamment sous peu. Encore plus rapide sera l'installation, en bordure du chantier, de grands panneaux donnant les noms des partenaires, montrant l'état final et détaillant les différentes étapes.
Conclusion très perso.
Quoique cette expression soit d'un autre participant, je reprends tout à fait à mon compte le mot "improvisation". On a l'impression que le feu vert a été donné et que pour la suite, on travaillera par essais et erreurs, surtout pour le gros point noir de la circulation dans le quartier. On verra bien à l'usage.
Ce qui est moche, c'est que les bénéfices seront pour les commerciaux et les ennuis pour les services de la Ville qui font leur possible, dans la limite de notre porte-feuille.
Pourtant le projet prend une place de plus en plus grande dans les articles, communiqués, conférences de presse, pages Web, ici et ailleurs. Partout on retrouve la Médiacité, aux côtés de la gare Calatrava. C'est effectivement un projet d'une telle envergure, dont on parle tellement que, probablement, chacun sera obligé de faire le maximum et même plus pour que ça marche, sous peine de casse-gueule et perte de face généralisés. On souhaite seulement que le citoyen ne paie pas trop de ces dépassements d'ambition, même si on doit prier de tout son coeur pour que les sceptiques, dont je suis, se trompent sur toute la ligne.
Enfin, THE PROJECT OF THE FUTURE n'est pas vraiment durable. Je voudrais avoir avoir mal lu les documents car je ne trouve rien en termes d'architecture adaptée aux nouvelles contraintes: pas de récupération des eaux de pluie, de recyclage des eaux usées, de murs ou de toits verts*, de panneaux solaires... mais un appel d'air (pollué) au maximum de voitures possible. Cela semble bien de l'architecture d'avant Al Gore !
* - suggérés par l'étude mais il y a "risque d'infiltration et d'envoi de pesticides ou d'engrais dans la Dérivation" , dit le promoteur. On se demande comment font les Allemands puisque c'est devenu une obligation pour tous les nouveaux bâtiments à toit plat .