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19 mai 2015 : balade dans quelques coins cachés de la Médiacité

Loes de sa visite au Comité de quartier, Mme Dumez avait proposé qu'un groupe restreint découvre avec elle quelques-uns des coins de la galerie d'ordinaire interdits au public. Nous nous sommes retrouvés - quelques fidèles en ordre de cotisation ! - autour de notre hôtesse pour entamer un petit périple qui nous a d'abord conduits sur les toits, puis dans le PC sécurité, découvrant au passage la salle de chauffage et enfin les systèmes de tri des déchets. Nous avons également pu bavarder librement et ainsi mieux connaître le fonctionnement de cet énorme ensemble, conduit de manière sure mais délicate par sa nouvelle capitaine.

La galerie ne comporte pas de climatisation à proprement parler; elle dispose de quatre chaudières à peine plus grosses que la normale qui fonctionnent au gaz. Mais l'essentiel de la température idéale est fourni par un système d'électro-réfrigérants installés sur les toits, qui refroidit l'air chaud extérieur ou réchauffe l'air froid avant de l'envoyer dans le môle. Efficace car il est vrai que l'ambiance y est particulièrement agréable, spécialement en été où l'on n'est pas saisi à l'entrée par l'air glacé de la clim'. La production de chaleur est assurée par la galerie mais chaque enseigne a son compteur.

Sur le toit, un peu partout, on retrouve ces croix en béton jaune, munies d'anneaux en acier qui permettent de créer "les lignes de vie" où s'accrochent les travailleurs en hauteur. Il est vrai qu'aller resserrer les boulons sur les matelas gonflés du "serpent" (à droite) quand il y a grand vent, n'est pas exempt de risques !

Le plus impressionnant est certainement le PC sécurité, fonctionnant 7/7jours et 24/24h. Ce n'est pas le mur d'écrans qui frappe - on a tous déjà vu des images du centre Perex ou d'une régie TV - mais ce qu'ils signifient. Dès que nous entrons dans la Médiacité, quelle qu'en soit la voie d'accès, nous sommes filmés et durant le temps que sont gardés les enregistrements (un jour), il est possible de revenir à n'importe quel heure, sur n'importe quel endroit et de zoomer sur n'importe quel quidam au comportement suspect. La galerie est de fait très sécure car, malgré le nombre énorme de visiteurs, il n'y a ni agression ni violence. Les vols par contre y sont fréquents, oeuvres de tout profil de clients, jeunes ou vieux, d'ici ou d'ailleurs, isolés ou en famille, aisés ou précarisés. Pour le fun, l'envie ou simplement pas le courage de faire la file à la caisse !
Outre leur propre système de caméras, un bouton panique est installé dans chaque enseigne. Relié au PC, il permet de cibler immédiatement la sortie du magasin concerné, de suivre (et d'interpeller) les suspects. Près du management se trouve d'ailleurs un local où la police peut procéder à des interrogatoires directs.
Après une petite incursion dans les bureaux du management où nous pouvons admirer la maquette du centre, nous sortons par la rue A.Stouls en traversant la zone de l'évacuation des déchets. On y trouve une broyeuse de cartons mais aussi des poubelles de tri. Celui-ci est très vivement encouragé puisque les magasins sont soumis à une pesée de leurs déchets et paient en fonction de ce poids.
Au cours des échanges, nous apprenons quelques éléments concernant la gestion proprement dite : ainsi il existe un ROI applicable à tout qui s'installe dans un des emplacements, comme par exemple le fait que le nettoyage ne peut avoir lieu qu'entre 6 et 10h du matin ou 20 et 23h le soir. La crise est bien là et certains emplacements sont mieux situés que d'autres mais c'est la personnalité du manager qui compte. Ainsi le dynamisme d'une nouvelle venue "les copines d'abord" fait recette bien qu'elles soient installées à l'étage, réputé plus difficile. Chaque magasin a un portique qui compte les visiteurs entrants. Par ailleurs, le nombre de clients est également comptabilisé. Si la balance est négative - beaucoup de visiteurs mais peu d'acheteurs - c'est clairement la compétence de l'équipe de vendeurs qui est mise en cause, ainsi que celle du gérant à mobiliser ses troupes. La technologie, outil redoutable de marketing !
Si Mme Dumez est la directrice du centre commercial, c'est M. et Mme Willem qui en sont toujours les propriétaires et dès lors, ils restent maîtres du jeu pour ce qui touche à la valeur de leur bien. Le commercialisateur recherche quelle enseigne pourrait remplir telle surface inoccupée de la manière la plus judicieuse, propose un loyer discuté avec Mme Dumez qui, ensuite, en réfère aux propriétaires. Il y a alors négociation car les intérêts ne sont pas toujours les mêmes: la gestionnaire de centre commercial souhaite évidemment qu'il y ait le moins de cellules vides, quite à demander un loyer moindre, tandis que la valeur foncière du centre dépend de sa surface et de son rendement potentiel. Il n'est donc pas intéressant de diminuer les loyers ce qui, en même temps, diminuerait la valeur du bien immobilier.

Très intéressante visite donc, avec des informations sur des sujets variés. Nous constatons aussi que des partenariats extérieurs apparaissent, comme celui de Mr Bricolage de la rue Bonne Femme, qui a fourni un joli décor pour les animations Florales (du vendredi 15 au samedi 30 mai, les WE après midi ). Bien sûr, Mme Dumez n'invitera pas des enseignes du quartier qui pourraient faire concurrence à celles présentes sur le site mais la volonté d'ouvrir cette bulle, jusqu'ici très concentrée sur elle-même, est un net progrès. On sent que son style de management n'est pas dans l'affrontement ou la loi du plus fort mais dans l'écoute et la négociation. Elle rencontre ainsi un des souhaits les plus fervents que nous avions émis: la réussite de la Médiacité doit contribuer à soutenir le renouveau du quartier dans son ensemble. Elle semble bien jouer son rôle : aux autres commerçants, aux habitants, au Comité de quartier et aux visiteurs de jouer correctement leur partition.

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