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Liège et le Longdoz

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En quelques cartes, repérons la localisation du quartier dans Liège et son évolution
depuis les Temps Modernes jusqu'à sa configuration définitive

Plan de Liège vue des hauteurs de St Gilles en 1572
(theatrum urbium et civitatum orbis terrarum, Cologne)
Cliché Fr. Niffle, dans Liège, histoire d'une Eglise, tome II, p. 10.11, éditions du signe, 1991.
A droite se dessinent Amercoeur, Outremeuse, Longdoz, les Prés Mativa,
tous quartiers parcourus par les courbes de l'Ourthe.
On distingue aussi en bord de Meuse "la Tour en Bèche" et,
dans un petit bras, un bâtiment au toit rouge "là où on fait du fer"
dit la légende, probablement l'emplacement des futurs établissements Marcellis.

Gros plan cette fois sur une ancienne vue de Liège datant du 17e siècle.
On peut clairement repérer notre quartier puisqu'il y est expressement signalé. Le cercle orange entoure un chiffre qui renvoie à la légende suivante 81: les prés du Longdoz.

Le caractère champêtre est donc évident, de même que la Boverie où paissent tranquillement des bovidés, forcément !
Le Longdoz occupe surtout l'autre rive de l'Ourthe; mais peut-on parler de rives quand le cours d'eau se divise en de multiples bras le long desquels s'installent moulins, forges, ou cultures.
Connu depuis fort longtemps, probablement avant l'an 1200, le quartier était très étendu,
depuis la rue Basse Wez jusqu'au bout du quai Orban, voire jusqu'au Pré Binet. Mais il vécut pendant plusieurs siècles dans une grande tranquillité, avec ses prés fertiles, régulièrement inondés, d'où lui vint son nom. "Dos" (dorsum en bas latin) désignait la partie d'un pré qui longeait un cours d'eau.
Le "Longum-dorsum ou long-doz" voulait attirer l'attention sur l'exceptionnelle étendue des prés
bordant l'Ourthe. Au 14es, ses terrains étaient en grande partie la possession d'une importante famille, celle "des Prés". Mais on n'y trouva pas pendant longtemps d'habitations importantes;
la population était réduite et les rares maisons s'élevaient surtout en bordure de l'Ourthe.
La carte ci-dessus date de l'époque des mousquetaires et, chez nous, des Princes-Evêques de Bavière
dont le premier, Ernest, fait édifier en 1612, l'hôpital de Bavière sur l'actuelle place de l'Yser.
Une rue porte déjà le nom de "rue du Longdoz" sur une carte du 18e siècle.

L'indépendance de la Belgique et son entrée très active dans l'industrialisation bouleversent les grandes villes. Liège se lance dans d'énormes travaux qui vont considérablement modifier son aspect.
Ainsi, vers 1834, on décide le percement de la rue Grétry.
A partir de 1840, on commence la rectification du cours de la Meuse. Il s'agit de lutter contre les fréquentes inondations et d'assainir l'ancienne dérivation qui est devenue plus égoût que cours d'eau. D'une part, le boulevard d'Avroy, le boulevard de la Sauvenière et la rue de la Régence prennent la place de l'ancien bras. Les Pont d'Avroy et Pont d'île n'existent plus que dans les noms des rues qui ont été créées.
Sur la carte d'Avanzo et Cie - 1849 (salle Ulysse Capitaine, Bibliothèque des Chiroux)
la Dérivation des eaux de la Meuse qui, à certains endroits reprendra le cours de l'Ourthe,
n'est pas réalisée puisque de nombreux bras parcourent encore le quartier.
Il est amusant de voir l'évolution des rues qui existent encore aujourd'hui, comme la toute modeste rue Latour entre la rue d'Harscamp et le quai Orban, qui au milieu du 19e siècle était très longue puisqu'elle se prolongeait quasi jusqu'au pont d'Amercoeur. La rue d'Harscamp n'existe pas encore mais on peut repérer la rue Hanson, aujourd'hui rue de Seraing, qui elle aussi s'est considérablement raccourcie à cause de la construction de la gare puisque connue depuis plusieurs siècles, ce sentier qui serpentait entre des haies reliait le vieux moulin Bockay au bout de la rue Basse Wez.
Quant à la ruelle des chevaux, elle a été remplacée par la rue Natalis et la rue Lairesse.
On peut comparer l'état des cours d'eau avec la carte de 1870 (ci-dessous) où une grande partie des travaux sont terminés.
Mais des diverticules serpentent encore dans l'ancien hameau de la Boverie et le quartier du Longdoz puisque l'actuel boulevard de l'automobile et le quai Mozart sont toujours "sous eau"..

Et voici le Longdoz du 21e siècle, cadré depuis le quai Marcellis et la Boverie jusqu'à la rue Basse-Wez.