mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz - mon quartier le Longdoz

Les archives du dossier Médiacité

Je rappelle mon avertissement général concernant le site : ce qui suit est l'avis de l'auteure du site, habitante du quartier, et n'engage
ni l'association pour la Promotion du Longdoz, ni l'association des commerçants, ni qui que ce soit d'autre.
Même si l'opinion développée est partagée par certains habitants du quartier.

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Lors des grands bouleversements du quartier, entre la fin des années 70 et le milieu des années 90, qui virent la disparition de l'ancienne gare, on entama la construction de la 1ère puis de la 2ème partie de la galerie commerciale, on éleva les nouvelles installations de Belgacom et l'on commença à abattre les anciens bâtiments industriels de l'Espérance-Longdoz. C'est ainsi que fut créée "la friche du Longdoz". Pas la première ni la seule, puisqu'on y trouve également la fameuse "assiette du chemin de fer" entre la rue Natalis et le Pré Binet ou encore la friche "Palmolive" vers la rue Lairesse.
La friche de l'Espérance toutefois, située sur une des principales entrées en ville, en bordure de la Dérivation, constituait évidemment une très peu attirante enseigne pour Liège en général et pour notre quartier en particulier. Il est donc tout naturel qu'au milieu des années 90, lorsque se profila le 1er projet d'une Cité des Médias, l'Association pour la Promotion du Longdoz en devint un des meilleurs soutiens.
Soucieuse d'enraciner ce nouveau développement du quartier dans son environnement, la Ville de Liège exigea que le projet soit revu pour dépasser la seule ouverture de nouveaux "écrans noirs" et créer une synergie avec la galerie existante et la rue Grétry.

L'idée initiale s'est alors élargie, englobant non seulement 14 ou 16 salles de cinéma dépendantes du distributeur UGC, mais des magasins, un hôtel, des cafés et restos, un bowling et une discothèque. On y prévoyait aussi des studios d'enregistrement, idéalement destinés à la RTBF-Liège à l'étroit au Palais des Congrès.
Diverses péripéties, dont la construction du Kinepolis de Rocourt avec ses nombreuses salles, la nécessité d'assainir ce site industriel, mais aussi les interrogations sur l'arrivée effective de la RTBF ont encore retardé l'élaboration par le promoteur d'un véritable projet.. Ajoutons enfin l'accord donné au nouveau complexe cinématographique des Grignoux Place Xavier Neujean.
Un avant-projet global ne fut finalement présenté par le Promoteur "Wilhelm&Co" qu'en octobre 2003, au Conseil communal et à la population, par une exposition des plans dans la galerie et une réunion à la maison de la Métallurgie. Après le recueil de remarques, l'étude d'incidence a été lancée.
Mais entre temps au Longdoz, la galerie, acquise en totalité par le promoteur, se vidait peu à peu de ses boutiques dans la partie contigüe au futur projet. Les baux n'étaient pas renouvelés et la plupart des commerçants en étaient donc partis. La déglingue de cette allée vers Belgacom contribua à la désaffection du public pour l'ensemble de la galerie, ce qui représenta rapidement une pression forte sur nos autorités communales et régionales : si la Médiacité ne se faisait pas, il y aurait une seconde friche, commerciale celle-là, qui serait à assainir !

L'enquête publique
Après plusieurs effets d'annonce qui se sont révélés prématurés, Wilhelm & Co a déposé la demande à l'automne 2004 et le collègue a lancé l'enquête publique le 3 décembre 2004; compte tenu des fêtes, elle a duré un petit mois et, d'après ce qu'en ont dit les médias, les remarques émises étaient à très grande majorité des critiques du projet puisque sur 79 documents rentrés, seuls 9 y étaient favorables; en cause, sa philosophie générale mais aussi ou surtout l'impact sur la configuration du quartier.Au printemps 2005, dans sa réunion de mars, par majorité contre opposition, le conseil communal a pourtant approuvé les demandes concernant la transformation des voiries Armand Stouls et Harscamp. Voici le point examiné, tel qu'il figurait à l'ordre du jour
"Projet “Médiacité” - décisions à prendre dans le cadre de la demande de permis unique introduite par la société CPL : - élargissement de la rue A. Stouls - modification du tracé de la rue d’Harscamp - modification de la place Henriette Brenu."Sous cet énoncé inoffensif se cache l'aspect le plus controversé du projet Médiacité. Il s'agit en effet de couper définitivement la rue d'Harscamp.
D'après le promoteur, la viabilité du projet impose une liaison continue dans l'espace et le temps entre le nouvel emplacement et la galerie actuelle. Quelques mois auparavant - c'est à dire début 2004 - deux échevins, Monsieur W.Ancion en charge alors de l'urbanisme et Monsieur Godeaux, en charge des travaux publics, avaient tous deux affirmé au Comité de quartier que la Ville était opposée à cette coupure. Comme on l'a vu ci-dessus, ce qui était catégoriquement rejeté hier fut donc approuvé un an plus tard.
Nous avons été plusieurs à demander qu'une simulation des nouveaux axes de circulation soit effectuée mais sans résultat. Pourtant, il n'est pas besoin d'expliquer longuement à ceux qui empruntent la rue Grétry aux heures de pointe ce que cela donnera lorsque les 200 bus 4 viendront s'y rajouter chaque jour !Durant les semaines qui suivirent, càd en mars et avril 2005, des discussions se poursuivirent entre la Ville et le promoteur pour "cadrer le projet", selon l'expression de l'Echevin Firket, en charge de l'urbanisme. Ce cadrage consistait essentiellement dans une orientation plus originale de l'offre commerciale, que la Ville souhaitait axée sur le bien-être et la détente. Ce qu'à d'autres moments, M.Firket précisa en "thermes, sauna, bains à bulles, etc.. " ...
Pourtant, dans un périmètre de 30 kms, on peut déjà choisir entre Spa qui vient de rénover ses installations, le château des thermes de Chaudfontaine, Thermae 2000 à Valkenburg, ou, à peine plus loin, les magnifiques installations des Carolus Thermen d'Aachen.
Enfin, sur Liège même, l'Holiday Inn à la Boverie ou à Boncelles, l'ancien Post House d'Herstal ou encore le centre de fitness de la rue sur la Fontaine sont eux aussi aquatiquement bien équipés. Entre les baignoires des salles obscures et les jacuzzis des thermes, le Liégeois aurait bien du mal à choisir ...
Un coup de pouce important fut donné par la Ville lorsqu'en avril 2005 , elle décida de fermer définitivement la patinoire de Coronmeuse pour la transférer sur la friche de l' Espérance.

Le projet futuriste de ce complexe saurait-il trouver sa place dans le quartier ?
(dessin paru dans www.rtkl.com/docs/brochures/rtkl_architecture.pdf)
On connaît la réflexion entreprise autour de l'avenir de Liège, spécialement celle qui a débouché sur les différents scénarios possibles - à ce sujet, voir le dossier spécial Liège 2020 dans atrium n°20, la revue de Spi+ - , selon qu'on s'enliserait dans les discussions stériles ou qu'on se mobiliserait autour de projets.
Chiens de faïence, loups entre eux, hirondelles ou phénix, où situer la proposition de Wilhem&Co ? Quoi qu'il en soit, il était difficile d'imaginer un refus des décideurs politiques et la majorité PS/CDh n'a pas osé passer à la postérité comme celle qui aurait refusé les millions d'euros du promoteur et encore moins les "centaines d'emplois" qu'il affirme pouvoir créer. Même si on peut imaginer plutôt des vases communicants entre Kinepolis, Belle Ile, Ilôt Saint Michel, les galeries Saint Lambert et notre nouveau centre. Bref, le collège spécialement réuni le mardi 17 mai 2005 pour cette occasion a accordé le permis unique. Le communiqué de la Ville est disponible ici . Le 23 mai, le conseil communal s'est retrouvé réduit au rôle d'entérineur, alors que des réticences existaient encore dans tous les partis.
Ceux qui lisent régulièrement cette page savent que je suis très réservée envers ce projet pour des raisons que j'ai longuement explicitées au moment de l'enquête publique. Benoit Labaye, chef de groupe Ecolo, a clairement présenté lors de ce conseil communal tout ce qui justifie cette position critique. Texte complet ici.
La rentrée 2005
Trois grands points d'interrogation subsistaient à ce stade : que ferait la RTBF, comment contrer le recours déposé par Kinepolis et quel plan d'assainissement du site serait présenté à la Région Wallonne ? Un premier signal positif fut donné le 17 septembre lorsque M.Philippot, administrateur-délégué de la RTBF fut désigné pour négocier les modalités pratiques d'achat du terrain avec Wilhelm&Co. Fin octobre, le choix semblait acquis : parmi les différents endroits susceptibles d'accueillir les studios liégeois, la Médiacité avait la préférence.
Fin septembre, André Antoine, ministre régional du développement territorial a jugé irrecevable le recours contre le permis d'urbanisme déposé par UGC. Il ne reste à Kinepolis que le conseil d'Etat pour tenter d'enrayer le projet.
Envie d'actualité ? C'est ici
Peu à peu on devine donc ce que sera le projet. En un temps où il était permis de rêver à d'autres choses, - en octobre 2003 - j'avais imaginé cette petite fiction. Des esprits pragmatiques l'avaient jugée amusante, mais bien évidemment totale irréaliste. Pourtant , pure coïncidence évidemment, l'ingénieur-hommes d'affaires liégeois Laurent Minguet y a presque donné vie dans d'autres communes environnantes.